« Marronnages. Les questions raciales au crible des sciences sociales » : échapper aux formes de pouvoir et de domination

ÉconomieApr 27, 2025

« Un spectre hante le monde du XXIe siècle : le spectre de la race. » Ainsi s’ouvre le texte de présentation de la revue numérique Marronnages. Les questions raciales au crible des sciences sociales,une publication annuelle et gratuite. Le sujet divise aujourd’hui la politique mondiale. Il déchire également la recherche en sciences sociales,où la notion de « race » est confrontée à de fortes réticences.

Les questions raciales s’expriment de deux manières principales,selon Marronnages. Généralement,les courants majoritaires ignorent les travaux scientifiques portant sur les minorités racialisées. Le reste du temps,de façon plus insidieuse,ils se les approprient sans reconnaissance adéquate.

La troisième livraison de cette revue a été coordonnée par Guillaume Johnson (CNRS),Madeline Woker (université de Sheffield,Royaume-Uni) et Lionel Zevounou (EHESS). Elle est consacrée au « capitalisme racial ». Cette notion a été théorisée par le politiste américain Cedric J. Robinson dans un ouvrage de 1983,Marxisme noir. La genèse de la tradition radicale noire (Entremonde,2023). Si elle a déjà inspiré une abondante littérature anglophone,elle continue de faire l’objet,en France,d’un grand scepticisme. On lui reproche notamment de généraliser de façon abusive des réalités observées aux Etats-Unis : toutes les sociétés capitalistes ne seraient pas racialisées,et vice versa.

Capitalisme racial

L’article théorique de Julian Go,sociologue à l’université de Chicago,s’efforce de répondre à ces objections. Le concept de capitalisme racial,quoique forgé en Amérique,invite à envisager la pluralité des façons dont la production,la distribution ou la consommation ont pu être racialisées dans le monde.

Dans son article sur les plantations indochinoises de caoutchouc dans l’entre-deux-guerres,le sociologue Simon Bittmann (CNRS) en donne un exemple en décrivant l’importance des taxinomies et des hiérarchies raciales pour organiser et rationaliser le travail. De même,l’historienne californienne Muriam Haleh Davis montre dans un entretien que c’est par la religion,l’islam,que la racialisation et la précarisation économique des musulmans se sont structurées conjointement dans l’Algérie coloniale.

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